Cette année, pour Pâques, nous avons décidé de faire une petite virée sur Nantes et de profiter de cette virée pour aller faire un tour au port maritime de St Saint-Nazaire.

Après le travail, nous avons récupéré notre petite au collège puis direction la gare pour prendre notre train pour Nantes.

Au départ, nous avions pensé prendre un train jusqu'à St Nazaire le vendredi soir et repartir sur Nantes le samedi après notre visite au port maritime.

Mais pour éviter au final de déplacer de nouveau les bagages et ne pas arriver trop tard sur place, nous avons réservé l'hôtel- appartements Adagio à proximité de la gare de Nantes et du centre-ville historique de Nantes ce qui était très pratique.

La contrainte était de reprendre le train à 8 heures pour être à l'heure à St Nazaire, ce que nous avons fait le samedi matin donc.

Le trajet dure environ 1 heure.

Nous prenons la direction de l'office de tourisme : une grande rue commerçante tout d'abord (flèches noires) puis à travers des habitations (flèches bleues).

Au retour, nous prendrons un chemin légèrement différent (flèches rouges) entièrement commerçant.

Nous voilà arrivés à l'office de tourisme de St Saint-Nazaire.

Ce dernier n'ouvrant qu'à 10 heures, nous faisons un petit tour autour.

Nous en profitons pour acheter des croissants au beurre et pains au chocolat. Ah gourmandise quand tu nous tiens !!!

Nous apercevrons l'entrée d'un centre commercial à ciel ouvert où nous déjeunerons dans un restaurant après la visite des chantiers STX.

Nous récupérons nos billets à l'office de tourisme que nous avions réservé en amont par internet.

La visite est impressionnante à l'heure actuelle et ce jusqu'à la mise en haut qui se déroulera en juin 2015.

Pour réserver, c'est sur le site de l'office de tourisme. Il y a pas mal de demande, donc mieux vaut réserver assez tôt.

Nous avons opté pour notre part pour la visite intitulée LES GRANDS PAQUEBOTS DE ST NAZAIRE, qui couple la visite des chantiers STX et ESCAL' ATLANTIC (20 € par adulte, 10 € par enfant).

Nous attendons près de la route, légèrement à droite de l'office de tourisme (ce dernier dans notre dos).

Le rendez-vous avec le car et le guide était à 10h20 à cet emplacement.

Malheureusement, les photos étant strictement interdites sur le site, je n'ai pas pu en prendre pour vous montrer l'état d'avancement du futur Oasis 3 (Harmony of the seas) qui était à 70 % au moment de notre venue.

Toutefois, je vous mets ci-après les liens des articles qui m'avaient conduit à effectuer cette visite :

- un article du blog escale croisière sur la cérémonie de mise en cale de l'Oasis 3

- un reportage de Ouest France sur les débuts du chantier

- un article de magazine Mer et Marine qui a eu l'autorisation exceptionnelle de pouvoir faire un reportage sur la construction de ce bateau. Ce dernier était à l'époque réalisé à 60 %.

- des photos des travaux

- le site internet de Royal carribean dédié à son futur bateau

Quelques bateaux en comparaison

Je vous mets 2 vidéos que j'avais trouvé avant notre visite :

A noter qu'il est possible de la rue de voir des endroits des chantiers STX où l'on voit l'entreposage de pièces du futur bateau.

Notre car démarre et après les présentations d'usage, notre guide commence à nous donner des informations sur les chantiers STX, sur le monde de la croisière en général et sur le bateau en cours de construction : l'OASIS 3.

L'OASIS 3 accueillera jusqu'à 8 500 personnes dont 6 300 passagers.

Comme je vous le disais plus haut, lors de notre venue, le bateau était à 70 % achevé.

Le chantier STX de St Saint-Nazaire construit des bateaux depuis 1872 (Liste des bateaux construits par STX) tel que les mythiques Normandie, France et Queen Mary 2.

Depuis leur création, les chantiers ont construits plus de 600 bateaux.

Les chantiers STX s'étendent sur plus de 150 hectares.

Avant d'entrer sur le 1er site de STX, nous longeons le port où l'on peut apercevoir les 2 bateaux commandés par la Russie que le gouvernement français n'a pas livré compte-tenu de ce qui se passe actuellement en Ukraine.

Nous arrivons sur le 1er site.

STX, c'est environ 2000 employés.

Le chantier appartient pour partie aux coréens et pour l'autre partie à l'état français.

STX fabrique uniquement les coques et les moteurs.

Tout ce qui est équipement et autres accessoires est appelé la phase dite d'armement d'un bateau.

Pour armer un seul bateau, un marché composé de plusieurs lots est lancé.

Il y a environ 600 sous-traitants chargés de l'armement de l'Oasis 3.



Le site de St Nazaire peut fabriquer 6 bateaux en même temps.

L'oasis 3 sera aussi lourd que 8 Tours Eiffel.

La coque a nécessité près de 60 000 tonnes d'acier.

Le futur bateau fera 220 000 tonneaux (un tonneau est équivalent à 2,83 m3 de surface intérieure).

Pour comparaison, le Queen Mary 2 qui est le bateau issu des ateliers de St Nazaire avec le plus grand tonnage, a un tonnage de 160 000 tonneaux.

L'oasis 3 fera un peu plus de 360 mètres de long, 72 mètres de haut et entre 47 et 67 mètres de large selon les endroits du bateau.

Un bateau de cette capacité, malgré les apparences, consomme moins de carburant que ces prédécesseurs.

Pour un parcours identique, l'oasis 3 consommera 300 tonnes de carburant alors que le France lui en aurait consommer 700 tonnes.

L'oasis 3 sera le plus grand navire de croisière du monde.

L'épaisseur d'une coque de bateau varie entre 10 et 30 cm.

Notre car fait un premier arrêt près de grandes plaques d'acier.

Notre guide nous explique que pour réaliser l'oasis 3, il a fallu d'abord fabriquer 400 000 pièces de ces grands rectangles d'acier posés au sol.

Les propriétés d’un acier varient énormément en fonction de sa composition chimique et du traitement thermomécanique appliqué pendant le processus de fabrication. Ces deux caractéristiques déterminent sa microstructure et les traitements de surface interviennent également dans ses propriétés.

L'acier subit des déformations en fonction de la pression exercée. Ainsi, pour exemple, le Queen Mary 2 lorsqu'il est en mer sur une vague, son milieu peut subir une déformation jusqu'à un mètre avec la pression subit par les forces engendrées par l'avant et l'arrière du bateau etc....

Je ne suis pas une technicienne, donc si vous voulez en savoir un peu plus sur la construction d'un navire, sur mon blog de préparatifs, j'ai mis plusieurs liens dont un reportage intitulé Il était une fois un grand paquebot.

Les plaques d'acier que nous observons sont peintes de 2 couleurs : certaines plaques sont grises, d'autres rouge.

Les couleurs permettent aux ouvriers de connaitre la résistance de l'acier auquel ils font face grâce à un simple coup d’œil.

Notre guide nous précise que 110 tonnes de peinture à chaud seront nécessaire pour peindre ces pièces et le bateau ensuite.

Notre car fait un deuxième arrêt un peu plus loin.

Nous sommes dans le "quartier des chaudronniers".

Autour du car, on peut observer des éléments beaucoup plus gros.

Cela ressemble pour partie à des sortes de grands containers, à une cheminée de bateau....etc.

Tout cela est construit à partir d'une partie des 400 000 plaques d'acier nécessaires à la construction du bateau.

Les chaudronniers assembleront ainsi 750 pièces, avec 40 % de pièces formées.

Sur chaque pièce est indiqué une lettre et un chiffre.

Sur les pièces qui correspondent à l'oasis 3, il est mentionné A34.

A34 est le véritable nom du bateau, nom qu'il conservera à vie pour les autorités portuaires internationales.

Oasis = nom de la série / gamme auquel le bateau appartient- Oasis 3 = le 3ème bateau de cette série de bateau (les 2 premiers ont été construits par un armateur finlandais).

A = le 1er prototype d'un bateau construit à St Nazaire d'une nouvelle série de bateau ; 34 étant le modèle de bateau.

Le prochain bateau de ce type qui sera construit à St Nazaire s'appellera B 34 (Oasis 4). Et si encore un autre bateau, ce serait C 34 etc...

Nous, en tant que croisiéristes, nous l’appellerons par son nom de baptême commercial : l'Harmonys of the seas.

Le Queen Mary 2 s'appelle ainsi G 32.

Le temps de construction prévu pour l'Oasis 3 est de 28 mois car il s'agit d'un prototype (26 mois pour les suivants de la même gamme).

Sa livraison est prévue pour avril 2016.

En cas d'un retard dans la livraison, STX aura des pénalités par jour de retard (notamment remboursement des croisières qui sont d'ores et déjà en vente).

Les pénalités représentent environ 1 million d'euros par jour.

Le car s’arrête une 3ème fois.

Nous sommes à proximité de la cale sèche.

Sur le sol, de grandes structures sont posées.

Il s'agit d'une zone de pré montage où les ouvriers sont en train d'assembler et d'armer (électricité...) le futur bateau par morceaux.

Après cette étape, les 750 pièces sortant de l'espace des chaudronniers sont réduites à 86 sections.

Ces sections sont ensuite soulevées par un portique pour les positionner les unes sur les autres et construire ainsi le futur Oasis 3.

C'est grâce à cet énorme portique rouge que les chantiers de St Nazaire ont pris le contrat aux chantiers finlandais.

C'est le seul portique de cette taille avec cette capacité qui existe en Europe.

Ce portique rouge permet de soulever des charges beaucoup plus lourdes ce qui a permet de réduire le nombre de sections à ce stade.

Mis en service en mars 2014, ce portique permet de soulever en effet des blocs pesant jusqu'à 1 200 tonnes et mesurant 40 m de long.

Cela réduit considérablement le nombre de manœuvre à effectuer ce qui réduit à la fois les couts mais également les risques car ce sont des manœuvres complexes et très dangereuses.

Pour comparaison, les chantiers finlandais à ce stade de conception sont à 126 sections.

On remarque que les sections sont positionnées à l'envers sur le sol sur la zone de pré-montage.

Les sections sont armées à plus de 80 % au sol car le travail est plus difficile et plus dangereux lorsque le bateau est dans la cale.

Ainsi, tout est construit à l'envers ce qui facilite le travail des ouvriers qui travaillent l'intérieur des plafonds (passage des câbles etc...) au sol.

Le travail sur un escabeau avec les mains levées est ainsi éliminé et il y a donc moins de risque d'accident humain.

Plus haut, je vous expliquai que sur le chantier le futur Oasis 3 était appelé A34 et que ce numéro était inscrit sur chaque morceau du futur bateau afin que les ouvriers sachent à quel bateau appartenait la pièce qu'ils avaient sous les yeux.

Au niveau de la zone de pré montage, à coté de la mention A34, il y a maintenant des nouveaux numéros qui s'ajoutent.

Je vous expliquai également qu'un marché par lots était lancé pour permettre l’armement du bateau par des sous-traitants.

Donc, cette nouvelle numérotation qui suit la mention A34 est le numéro de lot attribué.

Ainsi, les sous-traitants reconnaissent les pièces du navire sur lesquels ils doivent intervenir.

Une fois la section armée, le portique rouge retourne cette dernière pour la positionner ensuite sur le squelette du futur bateau dans la cale sèche (voir photos ci-après de la cale sèche et de l'ancien portique et photo ou l'on distingue que les pièces à terre du bateau en train d’être construit sont à l'envers sur le sol) = pas l'oasis 3 malheureusement).

Les sections présentes et la partie du navire déjà assemblée sont cachées par des grandes bâches.

Outre le fait que cela protège les ouvriers du vent, cela protège également le savoir-faire des ouvriers du chantier et le secret industriel.

Le car quitte le 1er site et prend la direction du deuxième site.

Pendant le trajet jusqu'au deuxième site, notre guide nous explique que le secteur de la fabrication de bateau de grande taille est très aléatoire.

Il n'y a pas de commande de bateau tous les jours.

Aussi, les chantiers STX se sont diversifiés, notamment en étant l'un des gros fournisseurs de base pour éolienne.

Le secteur concurrentiel de la construction maritime est très réduit car il faut beaucoup d'expérience et de savoir-faire pour pouvoir construire un bateau.

Les principaux concurrents sont finlandais, allemands ou italiens.

Il y a un chantier en Asie qui fait des tentatives mais ce dernier ne possède pas encore les compétences nécessaires pour réaliser des bateaux de cette importance.

Le car s’arrête à l'entrée du 2ème site et notre guide nous invite à descendre.

Nous prenons la direction de la plus grande cale inondable d'Europe.

La cale longue de 900 mètres se compose de 2 parties qui se distinguent par la profondeur de la cale ; la moins profonde étant plus proche de la terre à son extrémité.

Nous pénétrons à l'intérieur de la cale mais nous resterons sur la coursive longeant en hauteur la cale.

Depuis l'accident survenu en 2003 lors d'une visite sur le chantier du Queen Mary 2, il n'est plus possible pour des touristes de monter à bord malheureusement.

Les échafaudages sont impressionnants de par leur taille et leur forme pour certains.

Après la construction de la première partie de la cale en cale sèche, la structure est soulevée et installée sur des latines sur la partie la moins profonde de la cale.

Le latinage (fait donc de latines) est une sorte de structure au sol propre à chaque bateau (il n'y a pas 2 coques identiques)qui permet de porter le bateau dans la cale lorsqu'il n'y a pas d'eau à l'intérieur.

Dans cette partie de la cale, on continue de construire la coque à laquelle on ajoute les parties nécessaires à la navigation tel que le gouvernail, les hélices etc....

On y ajoute également la bulbe d'étrave. Et là, pour plein de personne c'est du chinois ;-)

La bulbe d'étrave est la partie avant du bateau qui permet de "percer les vagues" afin d'améliorer en quelque sorte la vitesse du bateau, la mer étant rendu plus plate.

Le commandant du Queen Mary 2 s'était fait photographier dessus il y a quelques temps déjà.

Lorsque la coque est plus ou moins achevée, la cale est remplie une première fois d'eau (pas d'eau de mer pour des raisons écologiques).

Lorsque la cale est remplie, la coque est déplacée vers la partie de la cale plus profonde.

La cale est vidée et les travaux d'assemblage continuent.

Lors de notre visite, l'Oasis 3 était et est encore sur cette partie de la cale;

Le grand portique rouge soulève et place les sections pré-armées et les empilent pour qu'elles soient assemblées par les ouvriers.

Le bateau est partiellement peint par endroit, les zones à retravailler au niveau de l'acier sont encore laissé à l'état brut.

Lorsque l'armement technique sera quasi achevé, il y aura (vers fin juin 2015 donc) une première mise à l'eau pour effectuer les premiers essais techniques.

Pour faire cette mise à l'eau, les chantiers procéderont à une nouvelle inondation de la cale.

Le remplissage de la cale prend 2 jours et 2 nuits.

Pour des raisons d'organisation, lorsque le bateau sera mis à l'eau, il fera nuit.

D'une part, car il est plus facile d'interrompre la circulation maritime de nuit.

Mais d'autre part, avec la nuit et l'aide de lasers, la manœuvre est rendue plus aisée.

La mise à l'eau de l'oasis 3 devrait être très impressionnante.

Pour vous donner une idée, ci-après une vidéo de la mise à l'eau du MSC Divina depuis les chantiers.

Il y aura 2 mise à l'eau de ce type pour un prototype (2 fois 5 jours) en présence de l'armateur et de 500 techniciens et ingénieurs pour effectuer des essais techniques et autres vérifications d'usage.

Avant la mise en service de tout navire de croisière, les gardes cotes américains viendront également contrôler l'infrastructure du navire.

En effet, tout navire de croisière étant potentiellement susceptible de venir naviguer dans les eaux américaines, les lois internationales disposent que tout bateau de croisière construit doit avoir la validation des gardes cotes américains pour être officiellement immatriculé (A34) et pouvoir naviguer sur la mer.

L'oasis 3 coutera à l'armateur la bagatelle d'un milliard d'euros, somme qu'il amortira en moyenne en 5 ans.

A la fin de la visite, le car nous ramènera à notre point de départ près de l'office de tourisme à la base sous-marine.

Comme il nous faut attendre 14 heures pour attendre la réouverture d'Escal'Atlantic, nous ferons un petit tour vers le petit centre commercial situé derrière une grande roue.

Plusieurs restaurants au choix.

Après avoir mangé dans une crêperie et qu'il nous reste encore du temps, nous prenons la direction du bord de mer.

Ca fait du bien de prendre un bon bol d'air marin ;-)

Après avoir marcher sur la plage, nous remontons tranquillement vers la base sous-marine et Escal'Atlantic en longeant le port.

Au loin, on aperçoit les 2 bateaux que le gouvernement français n'a pas souhaité livrer au gouvernement russe.

Nous entrons dans les entrailles de la base sous-marine, à l'opposé de l'office de tourisme.

C'est un peu glauque tout de même.

Nous passons à coté de l'entrée d'Escal'Atlantic qui est encore fermé.

L'entrée se fait par une passerelle type ancienne pour donner au visiteur une première impression de retour au passé.

Plutôt que d'attendre, nous prenons l'ascenseur que nous apercevons à droite du bâtiment en photo ci-dessus.

L'ascenseur (qui sert accessoirement de poubelle et autre, BERK !!!) mène sur le toit de la base sous-marine.

Il est temps de nous rendre à Escal'Atlantic maintenant et nous redescendons.

De même que pour la visite des chantiers STX, il est strictement interdit de faire des photos dans Escal'Atlantic.

Vous avez un petit aperçu de cette visite via ce lien.

Une visite très sympathique, une véritable plongée au temps des transatlantiques du temps ou le bateau était un simple transport de personne. Bien loin du temps actuel.

Ce que j'ai le moins aimé : la cabine de pilotage qui était moins finalisée que le reste.

Ce que j'ai bien aimé : l'alternance entre objets, jeux interactifs et l'accès interactif sur la vie à bord.

Ce que j'ai adoré : le pont et la vue que l'on peut avoir sur la mer. Bon, c'est pas une vraie croisière mais quand on est en manque de croisière, c'est super agréable.

Et pour finir, une sortie de cette reconstitution dans une chaloupe.